SYNTHÈSE DES ÉCHANGES PAR CLAIRE BONNENFANT ET LOUP CELLARD.
L’ensemble des interactions sur notre billet nous a permis de revenir, de préciser et de requestionner plusieurs points. En voici la synthèse.
Tout d’abord, la question de la motivation des jeunes générations (18-30 ans?) dans le soutien à l’économie du partage. Nous avons distinguer trois sources de motivations : un gain économique (les jeunes veulent faire des économies, la propriété devient un luxe), écologique (moins polluer) et la création de liens sociaux (rencontrer des personnes, se créer un réseaux…). Chaque usager mobilisant une ou plusieurs de ses motivations. En l’absence d’une étude précise sur ses motivations, il est difficile d’en établir une hiérarchie. [Échanges entre Valérie Saos, Laurent Fournier et les auteurs]
Ensuite, les réactions recueillies mettent bien en exergue les interrogations face au cadre juridique ou plutôt à ce “non-cadre” dans le marché de l’économie collaborative. Le cadre juridique n’est toujours pas poser et semble complexe à adapter du fait de multiples facteurs : globalisation du marché (impossibilité d’imposer un cadre juridique international), entreprise qui contrôle offre et demande (Uber), controverses sur la durée du travail et le statut des travailleurs…[Échanges entre Valérie Saos et les auteurs]
Plusieurs réactions ont portées sur l’économie du partage comme nouvelle forme d’adaptation du capitalisme (privatisation des moyens de mise en relation, captation de la valeur des contributions), modifiant profondément l’organisation du travail tout en créant un marché là où il n’y en avait pas (marchandisation du don et du partage). [Échanges entre Laurent Fournier, Jean-Michel Salaün et les auteurs]
Enfin, les échanges ont pointés l’expansion de l’économie du partage jusque dans des domaines sensibles tel que la santé, ce qui pose la question des limites de ce marché : quelle confiance et éthique adopter lorsque un semi-professionnel nous délivre des soins ? [Échanges entre Dorian Sellier et les auteurs]
Ces échanges signalent les nombreuses questions qui restent en suspend face au développement de l’économie du partage. Le manque de recul, le manque de cadres juridiques ne nous permettent pas aujourd’hui d’avoir une vision nette de ce système économique et de son avenir. Cependant il semble évident que l’économie du partage va continuer d’évoluer et va s’ancrer dans notre société.